Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler de Luis Sepúlveda.
Métailié, collection Suites, mai 2012, 126 pages, 7 €, ISBN 978-2-86424-878-1. Historia de una gaviota y del gato que le enseñó a volar (1996) est traduit de l’espagnol (Chili) par Anne Marie Métailié.
Genres : littérature chilienne, novella.
Luis Sepúlveda naît le 4 octobre 1949 à Ovalle (Chili) mais grandit dans le quartier ouvrier de Santiago. Il pratique le football puis se lance en littérature. Étudiant, il soutient le gouvernement de Salvador Allende et il est emprisonné sous la dictature du général Augusto Pinochet en tant qu’opposant politique. Libéré, il est exilé en Suède mais va voyager en Amérique du sud (Équateur, Pérou, Colombie et Nicaragua) avant de s’installer en Europe (Allemagne puis Espagne). Militant à la Fédération internationale des droits de l’homme et à Greenpeace, il voyage régulièrement (Amérique du Sud, Afrique) et écrit (pour les adultes et pour la jeunesse). Il meurt le 16 avril 2020 à Oviedo (Espagne).
En mai 2017, j’avais lu L’Ouzbek muet et autres histoires clandestines, un recueil de très bonnes nouvelles, plutôt politiques, en poche. Après avoir lu Histoire d’une baleine blanche en février pour le Mois Amérique latine, j’avais très envie de relire encore cet auteur chilien. Je profite donc du Mois espagnol et sud américain.
Hambourg, Allemagne. Zorbas est un « chat grand noir et gros » (p. 17). La famille chez qui il vit depuis cinq ans part en vacances pour deux mois (un ami viendra le nourrir et nettoyer sa litière). « Deux mois pour se prélasser dans les fauteuils, sur les lits, ou sortir sur le balcon, grimper sur les toits, aller jusqu’aux branches du vieux marronnier et descendre le long de son tronc jusqu’à la cour, où il retrouvait les chats du quartier. Il n’allait pas s’ennuyer. Pas du tout. » (p. 22).
En plongeant pour attraper un hareng, Kengah, la mouette argentée, a été touchée par « la peste noire » (p. 23), c’est-à-dire une nappe de pétrole lâchée par un pétrolier qui nettoie illégalement son réservoir et, après maints efforts, s’étant arraché les plumes qu’elle n’arrivait pas à nettoyer, arrive à voler tant bien que mal. Elle atterrit sur le balcon où Zorbas prend le soleil. « C’était mon dernier vol, croassa la mouette d’une voix presque inaudible, et elle ferma les yeux. » (p. 30). Avant de mourir, Kengah fait promettre à Zorbas trois choses : de ne pas manger l’œuf, de s’en occuper jusqu’à la naissance du poussin et de lui apprendre à voler. Zorbas promet et court chercher de l’aide mais Kengah a pondu l’œuf et a rendu l’âme.
Je dois vous dire que Sepúlveda est un géant, il m’arrache des larmes, saloperie de pétrole ! L’intensité dramatique augmente mais Sepúlveda fait de l’humour avec les chats Secrétario, Colonello et Jesaitout que Zorbas a consultés. Quand ils arrivent sur le balcon, c’est trop tard pour Kengah, mais les quatre chats découvrent « l’œuf blanc taché de bleu » (p. 51) et enterrent la mouette sous le marronnier. Le code d’honneur des chats du port dit que la promesse d’un chat est la promesse de tous les chats. Pendant vingt jours, les chats étudient et Zorbas tient chaud à l’œuf tout contre son ventre jusqu’à ce que la coquille se craquelle. « Maman ! Maman ! cria le poussin qui avait quitté son œuf. » (p. 65). Zorbas, Secrétario, Colonello et Jesaitout s’attellent à nourrir l’oisillon et, après que le chat de mar, Vent-debout ait certifié que c’était une oiselle, ils décident de l’appeler Afortunata car elle « a eu la chance, la fortune de tomber sous notre protection » (p. 84). Afortunada grandit bien mais les chats se demandent toujours comment lui apprendre à voler… « Si on suit les instructions techniques et si on respecte les lois de l’aérodynamique, on peut voler. N’oubliez pas que tout est dans l’encyclopédie, affirma Jesaitout. » (p. 100).
Aussitôt acheté, aussitôt lu et chroniqué. Quel roman magnifique, d’une grande poésie ! Il parle d’animaux, d’humains et de leur folie avec le pétrole (s’il n’y avait que ça !), d’écologie, d’amitié, d’honneur, d’entraide. Un si court roman, tellement émouvant, tendre et puissant, qui parle de tant de choses… Le courage de cette mouette, l’amour de ce chat, la persévérance de cet oisillon et l’amitié des autres chats, un pur bonheur. Ce livre est un trésor comme Histoire d’une baleine blanche, un message engagé que les humains ne doivent pas ignorer. Si je peux, je reverrai avec plaisir le film d’animation, La mouette et le chat, qui lui est italien.
Je mets ce coup de cœur dans Challenge lecture 2021 (catégorie, 13, un livre dont le titre comprend le nom d’un animal, 3e billet), Jeunesse Young Adult #10, Littérature de l’imaginaire #9, Mois espagnol et sud-américain, Petit Bac 2021 (catégorie Animal pour Mouette et Chat) et Projet Ombre 2021 (novella).
J’ai absolument adoré ce livre d’une beauté et d’une tendresse absolue.
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Oh oui, je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer… As-tu lu aussi Histoire de la baleine blanche ? Bon weekend 🙂
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Oh oui c’est tout un grand… Sepulveda… il va nous manquer… ouiiii
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Oh oui, il manque à la littérature un grand homme et un grand écrivain… Ses œuvres sont parmi celles que j’ai envie de relire 😉
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Ça fait un moment que je veux lire ce livre de Sepulveda. J’ai juste vérifié si tu en avais fait un coup de cœur et je vois que oui. Voilà qui me conforte dans l’idée que je dois le lire !
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Tout à fait, A Girl, je suis certaine que cette histoire te plairait autant qu’à moi 🙂
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Je vais devoir faire remonter le livre dans la pile 🙂
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Oh oui, Noctenbule, tu ne le regretteras pas, bonne future lecture 🙂
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Je n’ai jamais lu cet auteur, je sais, je sais, la honte sur moi ! 🙈 Finalement, toutes les critiques de ses titres sont élogieuses alors comment choisir…
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Mais non, Libriosaure, aucune honte à avoir, j’ai moi aussi des auteurs encore jamais lus 😉 Je te conseille chaleureusement Histoire d’une baleine blanche et Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler 🙂
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Ah Sepulveda ! Un très grand monsieur !
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Oh oui, quels titres préfères-tu de lui ?
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Il est dans ma pal depuis si longtemps… Ton billet m’a donné envie de l’en sortir !!
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Tu fais bien, Nathalie, bonne future lecture 🙂
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Il est dans ma PAL, il faut juste que je le retrouve ! Je voulais le lire ce mois-ci (forcément).
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Moi aussi, depuis le temps que je voulais le relire, toujours autant de bonheur et d’émotion, j’espère que tu retrouveras ton exemplaire avant la fin du Mois espagnol, bonne lecture 🙂
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Je pensais l’avoir lu mais je me rends compte qu’il n’en est rien. Il faut que je comble vite cette lacune !
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Oh oui, Lydia, tu fais bien, bonne lecture 🙂
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Ah, Sepulveda, quel que soit le roman que l’on lit, l’émotion et le plaisir sont là
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Ah ça oui, un pur bonheur, par le passé j’ai lu des nouvelles aussi 😉
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« Littérature jeunesse » ou pas, ça donne envie de le lire! Merci pour cette découverte!
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Je l’ai mis dans le challenge Jeunesse Young Adult parce qu’il peut être lu par des jeunes mais je pense que l’auteur écrivait pour le lectorat adulte.
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Ça donne envie…
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Ah, ça, oui, ce titre et Histoire d’une baleine blanche sont tous les deux magnifiques 🙂
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Bon, pour la baleine blanche, je sais pas. mais pour la mouette, à force de dire « ça donne envie », j’ai plus pu faire autrement que de l’emprunter en bibli! 😉
Et effectivement, ça se lit bien – et vite, et c’est gentil.
En le lisant disons « au premier degré » (?), j’ai été un peu agacé par les chats les plus inutiles qui ne font guère que jouer les « chœurs antiques » (« j’allais le dire, on m’ôte les miaulements de la bouche! »), tandis que d’autres apparaissent bien plus « débrouillards » pour faire avancer la cause commune (tous les chats du port doivent être solidaires!).
Merci pour la découverte.
Pour la baleine, on verra à l’occasion, s’il me tombe sous la main…
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
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C’est plus qu’une histoire gentille mais tu avais peut-être envie de te divertir au moment de cette lecture 😉 Histoire de la baleine est plus émouvante dans le sens éprouvant, plus destinée à un lectorat adulte, alors qu’Histoire d’une mouette et du chat peut être lu par la jeunesse.
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Très envie de le lire après ton billet ! 😉
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Oh oui, c’est un coup de cœur, chef-d’œuvre à lire et à relire comme La baleine blanche 🙂
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Un coup de cœur pour moi aussi.
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Tant mieux, que j’aime cet auteur 🙂
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Je n’ai lu que le vieux qui lisait des romans d’amour, l’an dernier ! Manifestement ce roman est pour moi, il faut absolument que je poursuive avec cet auteur !
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Oh oui, Géraldine, je te conseille ce roman et aussi Histoire d’une baleine blanche 🙂
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